Contexte:
Ixodes ricinus est l'espèce de tique prédominante en Europe et principal
vecteur de pathogènes pour l'homme et les animaux. Ces tiques sont fréquemment
impliquées dans la transmission de Borrelia burgdorferi (sensu lato), les
agents responsables de la borréliose de Lyme.
Bien que l'on en sache beaucoup plus sur la composition des
agents pathogènes de I. ricinus, les informations sur les schémas temporels des
agents pathogènes transmis par les tiques restent rares. Ces données sont
essentielles pour prévoir les tendances saisonnières / annuelles susceptibles
d’améliorer la compréhension et de prévenir les maladies transmises par les
tiques.
Méthodes:
Nous avons examiné la dynamique des pathogènes transmis par les tiques chez I.
ricinus collectée mensuellement dans une forêt périurbaine sur trois années
consécutives. Au total, 998 nymphes ont été sélectionnées et 31 espèces
pathogènes détectées en utilisant une PCR microfluidique en temps réel à haut
débit.
Résultats:
Nous avons détecté l'ADN d'Anaplasma phagocytophilum (5,3%), de Rickettsia
helvetica (4,5%), de Borrelia burgdorferi (sl) (3,7%), de Borrelia miyamotoi
(1,2%), de Babesia venatorum (1,5%) et de Rickettsia felis (0,1%).
Parmi toutes les tiques analysées, 15,9% étaient infectées
par au moins un de ces microorganismes et 1,3% étaient co-infectées.
Les co-infections par B. afzeli / B. garinii et B. garinii /
B. spielmanii étaient significativement surreprésentées.
De plus, des variations significatives de la prévalence
saisonnière et / ou interannuelle ont été observées pour plusieurs de ces
pathogènes (R. helvetica, B. burgdorferi (s.l.), B. miyamotoi et A.
phagocytophilum).
Conclusions:
Analyse de la prévalence des pathogène transmis par les tiques dans les
échantillons mensuels échantillonnés sur trois ans nous a permis d’évaluer les
fluctuations saisonnières et interannuelles de la prévalence de ces pathogènes
dont on sait qu’ils circulent dans la zone échantillonnée, mais également de
détecter des espèces moins communes. Toutes ces données soulignent que les
échantillonnages sporadiques de tiques ne sont pas suffisants pour déterminer
la prévalence des pathogène transmis par les tiques et qu'un suivi régulier est
nécessaire.