Le Réseau Sentinelles est un dispositif présent en métropole associant l’Inserm, l’université de la Sorbonne, Santé publique France, et pour la maladie de Lyme, le CNR Borrelia et le CHU de Strasbourg.
Ce dispositif
repose sur des médecins généralistes dits « Sentinelles » qui
participent à la surveillance continue de 10 indicateurs de santé sur le
territoire français.
S’il faut saluer leur
implication et leur constance, leur trop faible nombre (pour la majorité des
départements, seuls 0,5 à 1% des généralistes y contribuent) peut conduire
à des imprécisions statistiques, ou/et à une sous-estimation des chiffres
réels.
Cependant, pour la maladie de Lyme, les
critères utilisés par le Réseau Sentinelles demeurent identiques depuis 2009. La comparaison des données sur cette période est donc
possible.
Dans 98% des
cas recensés, le diagnostic de
Borréliose repose sur la présence d'un érythème migrant (diagnostic
clinique).
Pour les 2%
restants, il s’agit d’une entrée dans la maladie avec d’emblée, une manifestation
neurologique, articulaire, ou cardiaque évocatrice de borréliose de Lyme chez
un
patient ayant une sérologie positive (test Elisa positif confirmé par un
test Western-Blot).
Comme le
commentait Santé publique France,
lors du récent Comité de pilotage du Plan Lyme au Ministère de la Santé du 3
juillet dernier, en présentant la figure ci-dessous :
« Elle
montre une augmentation significative et incontestable du nombre de nouveaux
cas. »
Figure : Évolution du taux d’incidence annuel des cas de borréliose
de Lyme vus en consultation de médecine générale en France métropolitaine de
2009 à 2018 (intervalle de confiance 95%)
Tableau : Taux d'incidence
annuel estimé : 104 cas / 100 000 habitants (IC95% : 91 - 117). Incidence estimée : 68 530 nouveaux cas
en 2018 (Intervalle de confiance 95% : 59 768 – 77 292)
Il convient
de préciser que dans le cadre du suivi par le Réseau Sentinelles, seuls sont
comptabilisés les formes aiguës de la maladie, avec des patients qui vont
développer un réponse immunitaire contre Borrelia notamment une inflammation cutanée accompagnée généralement d’un syndrome
pseudo-grippal transitoire, voire de symptômes plus graves pour 2% d’entre eux.
En revanche,
les personnes qui ne développent pas de réponse immune consécutive à l’inoculation
du pathogène et vont progressivement sombrer dans la forme chronique de la
maladie
(troubles cognitifs majeurs, arthralgies ou
arthrites, et épuisement physique), ne sont pas décomptées ici. Elles constituent également un régiment
important de malades, dont le nombre fait l'objet de controverses.