Le rapport sénatorial sur la maladie de Lyme a été rendu
public le 27 mai 2019. Il fait suite à la dizaine d'heures d'auditions de
nombreux experts par une commission sénatoriale, en mars-avril 2019. La version
intégrale, avec le contenu des interventions se trouve ici.
Le Rapport d'information, rédigé par Elisabeth Doineau,
sénatrice de la Mayenne, est remarquable. Et rejoint largement les
conclusions tirées de ces auditions par la FFMVT le 12 avril 2019.
Les principales conclusions de ce Rapport
sont les suivantes. Elles s'adressent aux pouvoirs publics, en particulier au Ministère
de la santé, aux médecins généralistes, à tous ceux qui, comme la SPILF ou
l'Académie de Médecine, refuseraient les conclusions de la HAS. Sur ce dernier
point, le Rapport sénatorial est particulièrement insistant, et vient à point
nommé !
En voici les principaux points :
1) Pour
renforcer la recherche sur la maladie de Lyme, les pouvoirs publics doivent annoncer le montant des crédits qu'ils
comptent y consacrer, et si possible mettre en place un fonds de financement de
la recherche sur la maladie de Lyme.
2) Il faut
replacer le patient au centre de la
réflexion sur la prise en charge de la maladie de Lyme et des autres
maladies vectorielles à tiques. Plutôt que les tests sérologiques, la démarche diagnostique et thérapeutique doit
privilégier l’analyse du tableau clinique et un bilan étiologique complet du
patient.
3) Sur la
maladie de Lyme, il faudra revoir la formation initiale et le développement
professionnel continu des médecins
généralistes.
4) La commission
recommande la diffusion la plus large de la recommandation de bonne pratique de
la HAS auprès des professionnels de santé, en particulier des médecins généralistes.
5) Pour
l'établissement d'un référentiel de bonnes pratiques, le travail conduit par la HAS, qui a respecté une démarche
extrêmement codifiée et rigoureuse, ne saurait être remis en cause.
6) Il est
inenvisageable que des recommandations, potentiellement concurrentes,
coexistent dans la prise en charge de la borréliose de Lyme. Le travail conduit par la Spilf ne
saurait se substituer à la recommandation de bonne pratique de la HAS qui doit
rester le référentiel à diffuser auprès des patients, des professionnels de
santé et des établissements de santé.
7) La commission
appelle le Ministère de la santé à
respecter cette démarche de co-construction. Aucun protocole de soins ne
saurait être reconnu par les autorités publiques sans avoir tenu compte de
l’avis et des attentes des patients et usagers.