Le Fonds de RECHERCHE BIOTIQUE est une émanation de la Fédération Française contre les Maladies Vectorielles à Tiques (FFMVT). Fédération née en septembre 2015 du rapprochement de trois associations de patients (France Lyme, Lympact, Relais de Lyme), qui se sont regroupées autour de médecins et de chercheurs afin d'informer les malades, de sensibiliser le secteur médical, les citoyens, les décideurs, mais aussi les médias, sur le développement épidémique des maladies infectieuses véhiculées par les tiques. En effet, la maladie de Lyme et les maladies associées sont particulièrement complexes, notamment lors de l’expression de leurs formes tardives, qui apparaissent des mois, voire des années parfois, après la piqûre de tique.

Plusieurs membres de la FFMVT et du Fonds de RECHERCHE BIOTIQUE contribuent au Plan national de lutte contre la maladie de Lyme, lancé en septembre 2016 par la Ministre de la Santé, Madame Marysol Touraine. Certains d’entre nous ont également participé en 2017 et 2018 à la rédaction des nouvelles recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de Santé en matière borréliose de Lyme et autres maladies vectorielles à tiques.

L’année 2017-2018 a vu se préciser la nature des symptômes de ce que les médecins américains appellent le PTLDS (Post-Treatment Lyme Disease Syndrome) , et qui correspond à une rechute avec une évolution vers une forme chronique de la maladie, suite à un échec de réponse au traitement.

En 2018 la HAS (Haute Autorité de Santé) a reconnu pour la première fois l'existence d’une forme persistante de la maladie de Lyme, en plus des formes aiguës déjà identifiées. Avec le terme Symptôme Persistant Polymorphe post-piqûre de Tique (SPPT), la HAS définit ainsi les signes cliniques d'une forme chronique de la pathologie: douleurs notamment articulaires, cerveau "dans le brouillard", grande fatigue, avec parfois souvenir d'une piqûre de tique, l’ensemble évoluant depuis plus de 6 mois. Symptômes similaires à ceux décrits dans le PTLDS par les médecins anglo-saxons.

Mais le 14 novembre 2018 est un coup de tonnerre, avec la publication par le Ministère de la Santé des USA (U.S. Department of Health and Human Services) du rapport du groupe d’étude   qui a travaillé sur la maladie de Lyme. Rapport qu’il transmet au Congrès américain pour prendre des mesures adaptées.

La teneur de ce rapport est en accord total avec les positions défendues par la FFMVT, et précise fermement que les distensions entretenues par certains sur la maladie de Lyme doivent cesser.

L' existence de la maladie de Lyme chronique est indubitable ; avec des symptômes variés, dominés par la triade telle que décrite par la HAS, ou dans le PTLDS. Cette forme résiste aux traitements antibiotiques standards d’un mois. Il est urgent de réaliser de nouveaux essais cliniques pour développer des traitements efficaces.

Le rapport fait de nombreuses recommandations. Ce qui est souligné avec le plus d'insistance est la nécessité et l'urgence de renforcer l'effort de recherche sur la maladie de Lyme. La prise en charge de ces patients est une avancée majeure du Plan national de lutte contre la maladie de Lyme. Néanmoins la grande faiblesse de ce dispositif réside dans une absence totale de budget dédié à la recherche sur la maladie. Ceci sera de nouveau vrai pour l’année 2019. Cela n'a pas de sens de décréter un Plan national de lutte contre la maladie de Lyme sans RIEN prévoir pour soutenir la recherche sur cette maladie.

En s’appuyant sur l'expertise du Conseil Scientifique de la FFMVT, le Fonds de RECHERCHE BIOTIQUE lancera des appels d’offre en direction des laboratoires de recherche (INSERM, CNRS, INRA, IRD, Universités) et des services hospitaliers pour faire avancer les connaissances sur la maladie, et permettre le développement de nouveaux outils diagnostiques et de nouveaux traitements.

Ces maladies complexes nécessitent pour les comprendre une recherche de qualité, qui conduira à terme à une meilleure prise en charge des patients.

La détresse des malades ne peut pas attendre. Dès 2019, le Fonds de RECHERCHE BIOTIQUE va soutenir la recherche médicale sur les maladies transmises par les tiques, avec des financements qu'elle aura recueillis au travers de dons, sans attendre le jour où des financements publics prendront le relais.
   
 
 

L'âge affecte la gravité de la réponse immune aiguë contre Babesia et Borrelia

 

9 janv. 2019


La maladie de Lyme est la maladie transmise par les tiques la plus répandue, avec 300 000 cas estimés par le CDC chaque année, tandis qu’environ 2 000 cas de babésiose surviennent chaque année aux États-Unis.
Les infections simultanées par Babesia microti et Borrelia burgdorferi sont maintenant les co-infections les plus courantes transmises par les tiques aux États-Unis et constituent un grave problème de santé car les patients co-infectés présentent des symptômes de maladie plus intenses et persistants.
B. burgdorferi est un spirochète extracellulaire responsable de la maladie de Lyme systémique, tandis que B. microti est un protozoaire qui infecte les érythrocytes et provoque la babésiose.
Le statut immunitaire et l’état de la rate jouent un rôle important dans la résolution de la babésiose, qui est plus grave, voire mortelle, chez les patients âgés ou chez ceux ayant subi une splénectomie.
Par conséquent, a été étudié l'effet de chaque pathogène sur la réponse immunitaire de l'hôte et sur la gravité des manifestations de la maladie chez les souris C3H jeunes et âgées de 30 semaines.
Au stade aiguë de l'infection, une polarisation Th1 est observée chez les souris jeunes  avec une augmentation du nombre de cellules T productrices d'IFN-γ et de TNF-α et à un rapport Tregs / Th17 élevé. Ce type de réponse immunitaire pourraient aider à la juguler les deux infections chez les jeunes souris, et également prévenir du décès par infection par B. microti.
Chez les souris matures plus âgées, la polarisation Th2 lors la phase aiguë de l'infection par B. burgdorferi pourrait jouer un rôle plus efficace dans la prévention des symptômes de la maladie de Lyme. Ainsi, l'amélioration de la survie de B. burgdorferi et la colonisation accrue des tissus entraîneraient une arthrite sévère de Lyme uniquement chez les jeunes souris co-infectées.
Trois semaines après l'infection, une diminution de la production d'anticorps spécifiques de l'agent pathogène est observée chez les jeunes souris co-infectées, mais pas chez les plus plus âgées, par rapport aux souris infectées individuellement avec chaque pathogène. Ceci peut également contribuer à l'augmentation de l'inflammation due à l'infection à B. burgdorferi, provoquant ainsi une persistance de la maladie de Lyme chez les souris co-infectées, comme rapporté chez les patients.
Ainsi, une réponse pro-inflammatoire plus élevée combinée à B. burgdorferi due aux cellules Th1 et Th17 a probablement réduit la parasitémie de B. microti de manière significative uniquement chez les jeunes souris. Au contraire, la présence de B. microti réduirait l'immunité humorale chez les animaux plus âgés et intensifierait la colonisation tissulaire par les spirochètes chez ces souris, même au stade aiguë, augmentant ainsi l'arthrite inflammatoire.

D’après : Age-Related Differential Stimulation of Immune Response by Babesia microti and Borrelia burgdorferi During Acute Phase of Infection Affects Disease Severity, V Djokic, S Primus, L Akoolo, M Chakraborti and N Parveen, Frontiers in Immunology, 07 December 2018
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