Quatre études publiées fin 2018 - début 2019 analysent la progression du virus de l’encéphalite à tique en Allemagne, Danemark, France, Hollande et Suède.
L'encéphalite
transmise par les tiques est une maladie grave dont l'incidence chez l'homme a
augmenté dans certaines régions européennes au cours des deux dernières
décennies.
Ces nouvelles
études ont été réalisées entre 2013 et 2018, chez des populations animales sentinelles, de même que chez la tique, complétées de l’incidence observée chez
l’homme.
Ainsi une
étude danoise réalisée à l’échelle nationale et recherchant chez le chevreuil la
séroprévalence des virus responsables de l’encéphalite à tique, montre que près
de 7% des animaux été en contact ou sont porteurs du virus. Les échantillons
positifs ont principalement été obtenus à partir de foyers déjà connus dans des
études sentinelles antérieures. Cependant, de nouvelles zones de risque sont
également identifiées.
L’étude
réalisée en Suède indique que l’encéphalite à tique est très
directement corrélée à l'abondance de chevreuils, de cerfs et de lièvres. Ceci
est lié à la disponibilité accrue pour ces cervidés de vastes zones d'habitats
dans le sud de la Suède, augmentant par la même la densité de tiques et créant
de nouveaux foyers pour le virus, ce qui entraîne une incidence accrue d’encéphalite à tique chez
l’homme.
La présence
du virus de l’encéphalite à tique a été signalée pour la première fois au
Pays-Bas en 2015, dans le parc national de Sallandse Heuvelrug, sur la base de
sérologies effectuées chez des chevreuils. Deux cas humains
d’encéphalite à tique autochtones ont
été rapportés en 2016. Dans cette nouvelle étude les auteurs décrivent un
troisième patient, et identifient un probable foyer de virus dans la région de
Sallandse Heuvelrug. Ces quelques événements suggèrent une transmission
endémique du virus de l'encéphalite
à tiques aux Pays-Bas, mais la véritable prévalence de la maladie dans
ce pays restent à déterminer.
Dans l’étude
menée par l’équipe allemande, plus de 4 000 tiques ont été analysées dans deux
zones forestières situées de part et d’autre du Rhin. En Forêt Noire, 0,17%
(environ une tique sur 600) était porteuse du virus de l’encéphalite à tique,
contre environ 0,11% pour la Forêt de la Robertsau, en Alsace (soit environ une
tique sur 1 000). Cette étude décrit également trois nouvelles souches de virus
isolées en Allemagne, et génétiquement proches de celles que l’on retrouve habituellement
en Europe de l’Est.
D’après:
- Continued expansion of tick-borne pathogens: Tick-borne encephalitis virus complex and Anaplasma phagocytophilum in Denmark, Andersen NS, et al. Ticks Tick Borne Dis. 2019.
- The importance of wildlife in the ecology and epidemiology of the TBE virus in Sweden: incidence of human TBE correlates with abundance of deer and hares, Jaenson TGT, et al. Parasit Vectors. 2018.
- Emergence of tick-borne encephalitis (TBE) in the Netherlands, Dekker M, et al. Tick Borne Dis. 2019.
- Phylogenetics of tick-borne encephalitis virus in endemic foci in the upper Rhine region in France and Germany, Bestehorn M, et al. PLoS One. 2018.