Les bactéries du
groupe Borrelia burgdorferi sont les agents responsables de la borréliose de
Lyme chez l’homme, transmises par des piqûres de tiques appartenant à l’espèce
Ixodes ricinus. L'amélioration des mesures de contrôle nécessite de connaître
les caractéristiques environnementales déterminant sa présence chez les tiques.
(Le groupe des bactéries Borrelia burgdorferi comprend plusieurs espèces voisines : B.
burgdorferi s.s., B. afzelii, B. garinii, B. lusitaniae, B. spielmanii, B.
valaisiana).
MÉTHODES:
Ce travail est une
mise-à-jour d’une première méta-analyse (années 2000-10) portant sur la
prévalence de Borrelia burgdorferi dans les nymphes de la tique de l’espèce
Ixodes ricinus, et réalisée par une analyse bibliographique portant sur la période
janvier 2010 à juin 2017.
Les données de la
première méta-analyse ont ainsi été complétées par celles provenant de
près 200 nouveaux articles qui fournissent
des informations supplémentaires de prévalence des Borrelia sur 926 sites.
L'ensemble porte sur
l’analyse de plus de 80 000 nymphes de tiques, avec 558 enregistrements de B.
afzelii, 404 de B. burgdorferi s.s. (seulement 80 depuis 2010), 552 de B.
garinii, 78 de B. lusitaniae, 61 de B. spielmanii et 373 de B. valaisiana.
Nous avons associé ces
enregistrements aux coordonnées des conditions environnementales et aux
catégories des paysages européens afin de rechercher une définition précise de
niches environnementales des espèces les plus fréquentes de pathogènes.
RÉSULTATS:
Les espèces les plus
fréquemment signalées sont B. afzelii, B. garinii et B. valaisiana, dont la
distribution se chevauche largement en Europe.
La présence chez les
tiques des Borrelia est associée à des conditions environnementales
particulières. La prévalence la plus élevée se situe dans les zones où la
température annuelle moyenne est comprise entre 7° et 17° Celsius, avec peu de
variations d’amplitude, et une augmentation modérée de la vigueur de la
végétation au printemps. A l’opposé, la présence est faible dans les zones plus
froides avec des changements annuels abrupts de température et de végétation.
Ces données
permettent de générer des modèles prédictifs de présence de tiques infectées.
Ces résultats
confirment la présence associée des trois espèces de Borrelia les plus
communément signalées en Europe dans certaines niches environnementales, et
fournissent un cadre statistiquement exploitable pour analyser les tendances
selon des scénarios de changement climatique.
D’après : An updated meta-analysis of the distribution and prevalence of Borrelia burgdorferi s.l. in ticks in Europe. Estrada-Peña A, Cutler S, Potkonjak A, Vassier-Tussaut M, Van Bortel W, Zeller H, Fernández-Ruiz N, Mihalca AD. Int J Health Geogr. 2018 Dec 4;17(1):41.