Un nouvel article important sur la maladie de Lyme vient d'être publié par l'équipe de Kim Lewis, Northeastern University, Boston, dans un pays où il est possible d'obtenir des financements pour la recherche sur la maladie de Lyme.
Cette équipe a aussi publié récemment des articles importants sur l'efficacité de la Vancomycine contre Borrelia, et a découvert un nouvel antibiotique, la darobactine, efficace contre les bactéries Gram-, qui possèdent une paroi de peptidoglycane, comme c'est le cas de Borrelia.
Dans les selles de patients en bonne santé et de patients souffrant de Lyme persistant (PTLDS) les chercheurs de cette équipe ont analysé la composition de la flore intestinale. Ils ont également inclus dans l'analyse des patients en réanimation, en général traités avec de fortes doses d'antibiotiques. Ils montrent que la composition de la flore intestinale de ces 3 groupes de personnes est bien distincte. L'analyse de cette flore bactérienne permet de prédire à plus de 80% si une personne souffre de PTLDS. Ils observent que si les antibiotiques affectent forcément le microbiome des PTLDS, ça ne peut pas expliquer la spécificité de leur microbiome.
La première conclusion importante est que l'analyse de la flore intestinale peut constituer un nouvel outil de diagnostic important de la forme persistante de la maladie de Lyme.
Bien entendu, ils ne peuvent pas dire si cette anomalie du microbiome est une cause ou une conséquence de la maladie. Mais, à partir de leur travail et celui d'autres, il y a suffisamment d'évidence pour inciter fortement à tester l'efficacité de transplantations du microbiote fécal. Une telle transplantation a montré des effets très positifs dans des modèles animaux de la maladie d'Alzheimer, de la sclérose en plaque, de la maladie de Parkinson, d'un modèle d'arthrite rhumatoïde ou encore de maladies cardiovasculaires. Cette approche a été couronnée de succès chez l’homme pour traiter les infections à Clostridium difficile, probablement aussi certaines formes de maladie de Crohn. C'est la deuxième conclusion.Ce travail propose donc des pistes à la fois pour le diagnostic et pour le traitement. Encore une fois, ces pistes ne pourront être suivies qu'à condition de disposer des financements nécessaires pour ces recherches.